Pourquoi l’architecte finit souvent par se révéler peintre, ou le devenir d’une manière professionnelle et définitive? À vrai dire, il ne le devient pas, il retrouve sa vocation originelle. Car, tout architecte est un peintre embarqué à bord par l’architecture, pour ne pas dire racolé par celle-ci. Il embarque, peut-être à son insu, avec comme violon d’Ingres un pinceau et une palette, en attente. On le sait bien, le domaine de l’architecture, qu’est le volume, est cet espace dont les conditions ne permettent pas à une âme, à sensibilité artistique, de tout exprimer. En revanche, la peinture est cette surface magique permettant toutes les libertés graphiques. Lignes, couleurs et volumes y trouvent tous leurs jeux de mixage. Cependant, que ce soit en peinture ou en architecture, une œuvre reste avant tout l’expression de l’âme et du coeur de son créateur et qui, aux yeux de celui qui la regarde, se révèle une écriture à émotions. C’est sous cet angle que j’ai abordé le travail artistique de mon confrère Chafa Ouzzani.
La peinture est devenue son architecture. Une revanche du peintre sur l’architecte. Revanche prise, certes, mais l’héritage aussi, enfoui dans les bagages du revenant. Car, on voit et on sent que la main du premier n’est pas innocente de l’oeil du second. La dominante de sa composition est un foisonnement de parcelles géométriques, délimitées les unes par les autres, le tout est structuré par des lignes droites. Rares sont les courbes. Cela est propre à beaucoup de peintres passés par l’architecture. L’effet de perspective dans leur composition est plus linéaire qu’atmosphérique.
Chafa n’échappe pas à cette règle. Sa peinture a un vocabulaire architectural. Il construit. Oui, c’est le mot. Il construit, pour bâtir des symphonies abstraites par juxtaposition d’éléments géométriques, sur des plans parfois superposés ; il harmonise le tout par de subtiles nuances chromatiques où le rouge est maitre des lieux. Ses compositions sont heureuses et savantes ; elles ont de l’unité et reposent sur une construction évoluant autour d’un noyau central, comme un édifice architectural principal. C’est cela qui, en plus de la poésie des couleurs, donne équilibre et harmonie à l’oeuvre. En regardant quelques-unes de ses toiles, j’ai eu l’impression de voir des citées tantôt endormies paisiblement sous le clair de lune, tantôt englouties par le temps sous l’ocre de sables brûlants, tantôt flamboyantes de fraicheur et flottantes à la surface d’un bleu tout méditerranéen.
Hocine ZIANI, 2017
Principales réalisations récentes et expositions en Algérie
Argelia- Mallorca / Art connection, Institut Cervantès, Alger, 2021
Réminiscences, Rétrospective 2015-2019 Palais de la culture, 2020
1er prix du salon national d’arts plastiques, Skikda, Décembre 2018.
Couleurs en prose, galerie BAYA , Palais de la culture, Alger, 2017
Pérégrinations, Galerie Mohammed Racim, 2017
Principales expositions et réalisations a l'étranger :
Algérie, Serbie, Italie, Turquie, France, Tunisie.
3eme prix au Festival d'art plastiques de Monastir, 2019
Centre russe des sciences et des arts de Belgrade - Serbie, 2019
Workshop d’arts plastiques, Kusadasi- Izmir / Turquie 2018/ 2019
Artistes du monde Cannes, France. 2016/ 2017
Aria di Francia, à la galerie Mentana, Florence, Italie, 2017