Henri de Toulouse-Lautrec
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Henri de Toulouse-Lautrec

Jan 05, 2023

Henri de Toulouse-Lautrec


Peintre français 


Né : le 24 novembre 1864 - Albi, France

Décès : 9 septembre 1901 - Paris, France


Enfance et éducation


Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec Monfa (le nom long reflète son statut social de haut rang) est né dans une famille aristocratique du sud de la France. Élevé dans une atmosphère de privilège, il aimait les animaux, possédait des chevaux et en montait. À l'âge de 8 ans, il était clair qu'il souffrait d'une maladie congénitale qui affaiblissait ses os. Après deux graves accidents d'équitation, ses jambes ne poussent plus. À sa taille maximale, Toulouse-Lautrec mesure 1,50 m, avec le haut du corps d'un homme et les jambes d'un enfant. Il a marché avec une canne et a souffert de nombreuses douleurs jusqu'à la fin de sa vie.


Première période


Ne pouvant participer aux activités équestres et aux autres plaisirs offerts aux aristocrates de son âge et de son rang, Toulouse-Lautrec prend des cours d'art avec un professeur local, René Princeteau, qui l'aide à canaliser sa passion pour les chevaux dans le dessin et la peinture. Ses premiers dessins représentent des chevaux et le dynamisme du trait de Deux cavaliers à cheval (1879) témoigne de son don pour observer et transposer l'action sur le papier, le carton ou la toile. C'est à cette époque qu'il découvre les impressionnistes. Degas partage son amour des chevaux et constitue sa principale influence à ses débuts, comme en témoignent l'élégance de la ligne gestuelle de Toulouse-Lautrec, sa capture du mouvement et sa gravitation immédiate et précoce vers des sujets urbains racés.

Fuyant l'École des Beaux-Arts traditionnelle plus prestigieuse (qui enseignait toujours aux étudiants comment peindre à la manière de la Renaissance italienne), Toulouse-Lautrec, dès son arrivée à Paris en 1882, a cherché (et a pu se permettre) un enseignement individualisé dans les petits studios de Léon Bonnat et Bernard Corman. Ces professeurs ont encouragé une formation peu orthodoxe et des approches expérimentales. Parmi les élèves de Cormon figurent les renégats Vincent van Gogh et Emile Bernard, qui deviennent les amis de Toulouse-Lautrec. Sans chaperon pour la première fois, l'adolescent Toulouse-Lautrec se déchaîne à Paris, et sa vie nocturne colorée devient le centre de son monde. Malgré des problèmes de santé persistants, il était - de l'avis général - l'âme de la fête. Extrêmement charmant, gracieux, plein d'esprit et sarcastique, il est devenu un habitué des cabarets, bars, cirques et bordels de Montmartre, où il connaissait les prostituées par leur nom (elles l'appelaient affectueusement "la cafetière" - une référence affectueuse aux proportions généreuses de l'artiste). Grâce à un cercle d'amis et de mentors à Paris qui travaillaient dur et s'amusaient beaucoup, il a développé son inoubliable approche sténographique de l'observation de la vie. Lorsqu'il était assis au théâtre ou au cirque, il dessinait les artistes. Lorsqu'il était dans un bordel, il dessinait les prostituées. Comme les impressionnistes, il préférait travailler sur place, devant le motif, commençant et complétant ses compositions sur place. Contrairement aux impressionnistes, (à l'exception notable de Degas) qui gravitaient autour des scènes de loisirs de la classe moyenne supérieure, Toulouse-Lautrec choisit la vie nocturne urbaine, d'autant plus déshonorante.

Portrait de Vincent Van Gogh (1888)

Portrait de Vincent Van Gogh (1888)

Sa petite taille lui permettait une certaine invisibilité, de sorte qu'il pouvait observer les autres de près. Les prostituées et les artistes, habitués à être jugés, n'avaient pas peur de lui. Son portrait de la prostituée connue sous le nom de La Casque d'Or dans Le Marcheur des rues (1890-91) illustre la franchise sans précédent de son approche et reflète le degré de confiance que lui accordent ses modèles.

Le Casque d'Or (1890)

Le Casque d'Or (1890)

Peut-être parce qu'il s'est toujours senti étranger, Toulouse-Lautrec a développé un cercle d'amis en marge de la société, avec lesquels il était extrêmement généreux ; ils s'occupaient aussi de lui. Les danseurs, les crooners et les artistes de cirque qui vivaient et travaillaient dans le quartier bohème de Montmartre à Paris sont devenus ses amis.

Biographie de Toulouse Lautrec

Biographie de Toulouse Lautrec

Période de maturité

Le succès commercial est arrivé très tôt pour ce jeune artiste talentueux, qui a littéralement fait sensation du jour au lendemain. Un soir de décembre, trois mille exemplaires de la toute première affiche de Toulouse-Lautrec pour le Moulin Rouge sont accrochés dans toute la ville et les foules affluent dans le cabaret, stimulées par cette image mémorable. En guise de remerciement pour le travail de l'artiste (et pour s'assurer qu'il serait disponible pour travailler pour eux à l'avenir), le cabaret lui a réservé des places assises et a exposé ses peintures sur ses murs.

Toulouse Lautrec Photo

Toulouse Lautrec Photo

L'arrivée de Toulouse-Lautrec à Paris coïncide avec une explosion de l'activité dans le quartier des spectacles de Montmartre et un bond dans la sophistication du commerce de la publicité. Stimulés par l'afflux de personnes quittant la campagne pour s'installer à Paris (des ouvriers qui trouvent un emploi dans les cirques, les bars et les cafés de la ville, et des classes aisées disposant de ressources), les commerçants et les artistes rivalisent pour attirer les clients qui décident du divertissement de la soirée en fonction de ce qui se dit dans la rue. Les affiches étaient destinées à faire le buzz auprès d'une clientèle volage et distraite qui choisissait d'assister à un événement selon qu'elle aimait ou non l'affiche. Toulouse-Lautrec avait tout ce qu'il fallait pour susciter l'intérêt pour ces lieux : des formes colorées, accrocheuses et dynamiques qui capturaient les caractéristiques essentielles du lieu et de ses artistes. Les futurs lieux de spectacle ont accroché ses affiches publicitaires par milliers, et elles sont devenues des objets de collection de son vivant. Le critique anarchiste Félix Fenéon publia un article contenant des instructions explicites sur la manière d'enlever une des affiches de Toulouse-Lautrec avant que la colle n'ait eu le temps de sécher.

Moulin Rouge: La Goulue (1891)

Moulin Rouge: La Goulue (1891)

La période postérieure

Profil de Toulouse-Lautrec Michel Manzi (1901)


Profil de Toulouse-Lautrec Michel Manzi (1901)

Une fois que les commerçants ont su à quel point il était bon, Toulouse-Lautrec, qui n'était pas vraiment en manque d'argent, a eu une offre illimitée de travail. Il avait essentiellement le travail idéal : il pouvait choisir les spectacles auxquels il voulait assister, généralement sans payer d'entrée. Il continue à créer des affiches pour le Moulin Rouge, et est un VIP pour pratiquement tous les autres spectacles parisiens qui l'intéressent : cirque, Jardin de Paris et autres boîtes de nuit. Il est également un habitué des bordels de la ville où il profite des services des prostituées, qui traitent leur client avec une gentillesse et une humanité auxquelles il n'est pas habitué. Il leur rendait la pareille par une générosité financière et une série (Elles) qui offre un aperçu humain du commerce de la prostitution qui n'est disponible dans aucune autre étude de l'époque. Il s'installe dans ces établissements pour de courtes périodes, ce qui fait sourciller les initiés lorsque l'artiste donne son adresse. Suzanne Valadon, une prostituée occasionnelle qui a posé pour Toulouse-Lautrec et pris des cours d'art avec lui, a poursuivi une importante carrière d'artiste plasticienne.

Toulouse-Lautrec est mort en 1901, quelques semaines avant son 37e anniversaire. La cause en est probablement l'alcoolisme et la syphilis. Bien qu'il ait terriblement souffert, Toulouse-Lautrec n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort, et nous ne devrions pas non plus le faire. Une partie du plaisir profond que l'on éprouve à regarder son œuvre est la manière dont elle reconnaît la valeur de notre temps. Comme un passant dans la rue, même si nous n'avons qu'une seconde pour regarder, nous en retirons quelque chose. Dans son trait brillant et graphique qui ne cesse de bouger, ce qui transparaît, c'est sa joie de vivre.


L'héritage d'Henri de Toulouse-Lautrec


La carrière de Toulouse-Lautrec coïncide avec l'expansion de la classe moyenne urbaine - des gens qui ont de l'argent à dépenser pour se divertir, mais qui ne font pas partie de la haute société. Il a anticipé et façonné les besoins de ce public et son style a commencé à avoir un impact de son vivant, inspirant les contours exagérés, les formes organiques et langoureuses et l'écriture qui sont apparus dans le mouvement Art nouveau.

Photographie de Lautrec dans son atelier de peinture "Au Moulin Rouge : La danse" (1890)

Photographie de Lautrec dans son atelier de peinture "Au Moulin Rouge : La danse" (1890)

Il est l'un des piliers qui soutiennent le reste de l'art moderne. Sans lui, il n'y aurait ni Picasso, ni Warhol, ni Diane Arbus, ni Chuck Close. La célébration par Toulouse-Lautrec de la culture de consommation et des publicités populaires emblématiques a ouvert la voie au Pop art. En outre, ses portraits ont alimenté l'obsession des superstars qui persiste aujourd'hui (pensez à Nicki Minaj, Justin Bieber, Madonna, Miley Cyrus - la liste est longue).

Henri de Toulouse-Lautrec avec ses peintures

Henri de Toulouse-Lautrec avec ses peintures


Un autre aspect de la réussite de Toulouse-Lautrec mérite une attention particulière. Malgré la liberté et l'individualisme célébrés de l'art moderne, peu d'artistes, quelle que soit l'époque, ont réussi à surmonter les préjugés sociaux. Si côtoyer la racaille était un rite de passage acceptable, voire encouragé, chez les artistes d'avant-garde, Degas, Manet et Van Gogh conservaient une certaine distance vis-à-vis de leurs sujets de la classe ouvrière. Toulouse-Lautrec a su développer de véritables amitiés qui transcendaient la structure de classe rigide du Paris du XIXe siècle. Sa vision brillante des paillettes et du désespoir de la vie nocturne parisienne, une étude de contrastes, était non seulement plus brillante mais aussi plus humaine que celle de tous ceux qui l'avaient précédé, plaçant la barre très haut pour les futurs artistes.

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